Chers rêves,

Chers rêves,

On vous connaît depuis qu’on est petits, et si tout va bien, on ne cessera jamais de vous avoir dans la tête. Vous êtes un peu notre oxygène dans ce monde de fou. Vous êtes un but, un objectif, quelque chose qui nous donne envie d’avancer et qui nous fait dire « c’est possible et j’y crois ». Alors oui, parfois, vous êtes irréalisables, mais c’est aussi ça qui est drôle avec vous, c’est que même si on sait pertinemment au fond de nous que y a pas moyen de vous réaliser, bah on se dit qu’on sait pas ce que la vie nous réserve après tout. Y a toujours un fond d’espoir avec toi, c’est ça qui est génial. Alors parfois, vous êtes plus concrets, et on se défonce pour vous réaliser. Vous êtes un moteur pour nous, et on a envie de se dépasser pour que vous deveniez réels. Alors parfois, c’est super frustrant et on y arrive pas. On voit pas le bout, on se dit que c’est pas possible et on a envie d’abandonner. Mais il ne faut jamais vous abandonner, car ça reviendrait à perdre espoir. Et sans espoir, c’est la fin. C’est notre âme d’enfant qui meurt en même temps que vous. Et sans âme d’enfant, qu’est ce qu’il nous reste ? Le sérieux d’une vie d’adulte ? Quelle tristesse. On a besoin de vous pour nous donner le courage d’affronter la vie, le quotidien, les gens, les problèmes. Vous nous aidez à tout surmonter, parce qu’on se dit que vous êtes là, et qu’à tout moment tout peut changer. Alors beaucoup de gens repensent à vous avec nostalgie; ils se rappellent de vous à 8 ans. Ils voulaient être pompiers, policiers, coiffeuse, chanteur, actrice, détective, vétérinaire, docteur. Certains ont réussi, d’autres ont oublié, d’autres se battent encore pour y arriver. On se rappelle de vous à 15 ans, quand on vous laisse de côté, qu’on pense pratique, qu’on a déjà l’esprit plus clair, plus lucide sur la réalité, la société, ce qu’on peut faire, ce qui est accessible, ce qui est à notre portée, ce qui est carrément surréaliste. On se rappelle de toi à 25 ans, quand on paye les conséquences de ces choix et qu’on vit par complaisance, parce qu’on se dit que rien d’autre n’est possible, parce qu’on arrive pas à autre chose. Mais on se rappelle l’enfant qu’on était, qui pensait souvent à vous. Et on se souvient. On se souvient de l’importance de vous avoir dans la tête. On sait pas à quel moment c’est parti en vrille, à quel moment on a fait un mauvais choix qui nous a éloigné de vous, qui nous a jeté dans un quotidien blasé et banal. Mais tout ce qu’on sait, c’est que peu importe les âges où vous étiez là, peu importe ce que vous êtes, banal, basiques, fous, incroyables, infaisables, utopistes, on a besoin de vous pour se dire qu’on peut level up, que rien n’est arrêté, que notre vie n’est pas figée et qu’on a encore la possibilité d’avoir quelque chose de meilleur. Vous êtes là la journée, quand on doute, qu’on est triste, qu’on est pas satisfait de ce qu’on a. Vous êtes là la nuit, quand on imagine un monde meilleur, parfois chelou, parfois totalement différent du notre.

C’est important de vous avoir. C’est ce qui nous fait garder espoir, c’est ce qui donne de la lumière et de la couleur dans nos vies.