Chère rupture

Chère rupture,

Tu m’en as fait du mal, tu le sais ça ? Et pas qu’une fois. On dit que le temps guérit tout, qu’on se remet de tout, et la plupart du temps c’est vrai, mais putain, qu’est ce que ça fait mal. Combien de fois les gens se disent « j’ai trouvé la bonne » ou « j’ai trouvé le bon », mais non, faut que tu débarques et que tu détruises tout. Ok, parfois, on te voit venir. Mais faut dire que la plupart du temps, t’arrives sans prévenir et tu nous tombe sur un coin de la gueule. Souvent, on demande rien, et pourtant t’es là, et quand on croit s’être débarrassé de toi et avoir trouvé cette fameuse bonne personne, bah tu te pointes encore. T’es vraiment un poison. Je te critique beaucoup, mais j’étais tellement contente de te trouver certaines fois, et plus d’une fois, tu peux me croire. Je t’ai provoqué, et j’ai remercié ton existence de nombreuses fois. En fait, t’étais comme une délivrance pour moi. C’est fou comme la même chose peut avoir un sens différent dans la vie. Parce que ouais, y a aussi cette fameuse fois où je t’ai pas vécu du tout comme une délivrance. Je t’ai vécu comme une putain de tornade qui a tout broyé à l’intérieur de moi. Et puis y avait encore quelques morceaux de coeur qui erraient en moi et qui essayaient de se recoller entre eux, mais sans succès. Voilà comment je t’ai vécu. Tu m’as brisé, et t’as brisé tellement de gens. Mais tu t’en sors bien, va. En fait, t’es un tremplin vers autre chose, et même si on le sait pas sur le moment, et surtout, on y croit pas, tu nous ouvres les portes vers quelque chose d’autre. A quelqu’un d’autre. Alors parfois, tu repointes le bout de ton nez, et l’histoire recommence. La malédiction. Et puis parfois, tu te tiens éloignée de nous. En fait, on pense qu’on se bat contre toi, mais c’est plutôt contre nous même, nos démons et nos incertitudes, qui nous font douter, tellement douter de ce qu’on a. L’ennemi c’est pas toi, non. C’est ce mec infidèle, cette meuf qui couche avec le meilleur pote de son mec. L’ennemi c’est celui qui « a peur de s’engager », c’est celle qui te dit qu’elle a pas oublié son ex, c’est celle qui « se pose des questions et qui est pas sure de vouloir plus que de l’amitié », c’est celui qui drague tes potes dans ton dos, c’est celle qui te dit qu’elle t’aime et qui te quitte 2 jours après par sms, c’est ce père qui mène une double vie. L’ennemi c’est lui, c’est elle, c’est eux. C’est pas toi. Toi tu n’es qu’une conséquence. Ouais, souvent, t’es logique en plus. C’est ça qui est tellement chiant. On peut facilement t’expliquer, c’est vrai. « Il était super distant ces temps ci », « il me touchait plus », « on se parlait à peine ». Qu’est ce que t’es prévisible, n’empêche, la plupart du temps. Et pourtant, tu croies que ça empêches de souffrir pour autant ? Tu crois que ça fait moins mal, qu’on se dit « il y avait des raisons » ou « c’est mieux comme ça » ? Oui, on se dit tout ça, mais ça suffit pas, oh non, ne crois pas que ça suffise. Ouais, on en prend plein la gueule quand tu passes par là, même si tu n’es, oui, que la conséquences d’actes, de choses dégueulasses, de trahisons, d’incompréhension, de deux personnes qui n’ont plus rien à faire ensemble, ou d’une personne qui a décidé que c’était le cas. J’avais beau me dire tout ça, moi, mes potes mais ça n’y changeait rien. Qu’est ce que tu crois ? Tu provoques quelque chose qu’on met une seconde à lire, à entendre. « C’est fini ». T’apparais dans la vie des gens en même pas une putain de seconde, et tu crois que ça va s’arrêter là ? A cette putain de seconde où tout bascule, et la seconde d’après, on passe à autre chose ? Si seulement. Mais non, c’est loin d’être aussi simple. T’es toujours là, tu planes au dessus des gens comme l’ombre de la mort, pendant 1 mois, 6 mois, 1 an, 3 ans. Hé ouais, certains sont plus fragiles que d’autres, hé ouais, certains mettent plus de temps à se relever que d’autres. « Le seul remède c’est le temps » comme dit Orelsan. Tu fais grandir, on apprend des leçons de toi, on avance plus fort, plus confiant, avec plus d’assurance. On sait ce qu’on veut et surtout ce qu’on ne veut plus grâce à toi, c’est vrai. Tu nous fais du bien. Dommage que tu fasses aussi mal.

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