Chère amitié

Chère amitié,

Il y a ces fois où j’ai cru te connaître, ces fois où je savais que c’était pas toi, il y a cette fois où j’ai cru que c’était toi, mais en fait c’était plus, et il y a cette fois où je t’ai vraiment connue. Je t’avais jamais vraiment connu dans ma vie, j’avais des relations assez superficielles avec tout le monde, et à vrai dire, je pensais pas que t’existais vraiment. Je veux dire, comme dans les séries, tu sais, où tu vois des amitiés de ouf entre les persos genre « à la vie à la mort ». Et pourtant je t’ai rencontré, je t’ai parlé pour la première fois en Octobre 2012, sans même savoir que c’était toi à vrai dire. J’ai senti immédiatement que j’avais une connexion spéciale avec toi, je saurais pas expliquer. C’était alchimique. On se comprenait à merveille, on terminait nos phrases, on se comprenait sans même se parler, on pouvait parler des heures ou ne pas parler du tout et c’était toujours aussi rassurant. J’ai dormi chez toi, j’ai fait des soirées avec toi, j’ai fait les courses avec toi, j’ai glandé à la fac avec toi, j’ai rigolé des heures avec toi, pleuré aussi, je t’ai raconté mes peines de coeurs, mes problèmes de famille, tu me parlais des tiens, j’ai essayé de t’aider comme j’ai pu, mais surtout de t’écouter, beaucoup, de te soutenir et de t’aimer très fort. Ouais, je l’ai eu mon « amitié de série », et elle était même plus belle que je ne l’avais imaginé. En fait j’ai jamais comprit pourquoi tu m’avais choisi moi, alors que je me considérais si quelconque à l’époque, toi qui était si drôle, si intelligente, si belle, si parfaite. J’ai jamais comprit mais j’en étais tellement fière. Et puis y a eu ce truc. Janvier 2015, un message hyper long mais qui pourtant était hyper vide. Tu m’expliquais que c’était la fin de notre amitié, de 2 ans et demi d’amitié fusionnelle. Et le pire dans tout ça, c’est que ton message était beau. Tu y avais mis de la tendresse. Je pense que j’aurais préféré que tu m’en mettes plein la gueule, ça aurait été plus facile de te détester.  J’ai jamais comprit ce qui nous est arrivées, ce qui t’es arrivée, pourquoi tout s’est fini comme ça, sur ce message énorme mais pourtant si vide d’explications que je n’ai jamais eu et que je n’aurais surement jamais. Je l’ai relu plusieurs fois pourtant, mais j’ai jamais comprit. Je pense que je saurais jamais pourquoi ça s’est arrêté comme ça, pourquoi il y a un an quand, parce que j’arrivais pas à t’oublier et que des potes t’ont contacté pour te le dire, tu m’as envoyé chier, pourquoi malgré toute cette déception, bah j’arrive pas à penser du mal de toi comme je le devrais. Aujourd’hui, j’attends plus rien de toi, tu m’as tellement déçu. Je croyais en toi, je croyais en nous. Pendant 3 ans, j’ai pensé à toi, j’ai pensé à nous, j’ai réfléchi à ce que j’ai pu faire pour te froisser, pour mériter que tu me vires de ta vie comme ça, j’ai réfléchi à comment te reconquérir, j’ai essayé de te demander ce que tu foutais. Ça n’a jamais rien donné, et aujourd’hui tu n’es toujours pas là, et je sais que tu ne seras plus jamais là. Ça ne me rend plus triste, tu m’as trop déçu pour ça. J’ai juste beaucoup de nostalgie quand je pense à toi, à ma fierté de t’avoir connu, à notre merveilleux duo et d’à quel point on était belles ensemble. On aurait pu durer pendant encore de longues, très longues années, t’aurais du être mon témoin à mon mariage, si t’avais pas tout gâché. Ou si j’avais pas tout gâché, mais dans ce cas là, dis moi putain ! J’aimerais tellement remonter dans le temps, à la dernière fois où je t’ai vu, à cette dernière fois où je t’ai déjà senti super bizarre, et qu’étrangement, je sentais que c’était la dernière fois que je te reverrais. J’aimerais revenir à cette fois là et te dire « bon, c’est quoi le problème ? ». Mais ça, c’est pas possible. J’pensais que nous, on valait mieux que ça, mais apparemment, je me suis trompée. Tout ce qu’on s’est dit, tout ce qu’on s’est promis, c’était pas aussi fort que ça apparemment. C’est surtout ça qui m’a déçu et qui me dégoûte de toi aujourd’hui. C’était la première fois où je t’ai connu, toi, l' »amitié », et je saurais pas dire si tu m’as fait plus de mal que de bien, ça a été si intense. Il y a cette rupture amoureuse qui m’a déchiré le coeur, et puis il y a cette rupture avec toi qui me l’a arraché et piétiné. On s’était dit qu’on se protégerait toujours, et pourtant c’est toi qui m’a fait le plus de mal, comme c’est ironique. Je ne te reverrais sans doute jamais, je ne te reparlerais plus jamais, à vrai dire, je n’en ai même plus envie, mais je sais que je ne te rencontrerai plus jamais une personne aussi incroyable que toi.

A l’amitié, à toi, Charlène.

Chers jeux vidéos

Chers jeux vidéos,

D’autant que je me souvienne, tu m’as toujours fasciné. Quand j’avais 6 ans, je voyais tout le monde avec la game boy, la toute première, celle sans couleurs, avec l’image toute pixelisée et l’écran même pas éclairé. C’était pas ouf quand on y pense, quand on pense à ce qui se fait maintenant, mais à l’époque, c’était tellement un truc de fou. Je voyais tout le monde jouer à Pokémon, c’était dingue. Je l’ai pas eu la première game boy, ni la deuxième, la game boy color. J’étais à fond dans les cartes Pokémon à l’époque, et il faut dire que tu m’intriguais plus que tu ne m’intéressais. Les seules fois où je m’éclatais avec toi, c’était quand la voisine me gardait quand ma mère avait des trucs à faire. Je jouais avec toi sur la PS1, à Tarzan, je me souviens très bien ! C’était vraiment cool, je passais un super moment, mais j’étais quand même heureuse de te quitter pour retrouver mes crayons, mes feuilles et dessiner. Ouais, tu m’as jamais attiré plus que ça au début, en fait. Ça, c’est venu après. J’avais 8 ans, je venais d’arriver dans ma nouvelle école, en CE2, et des fois, je restais à la cantine quand ma mère était pas à la maison. J’étais dégoûtée à mort parce que je ratais midi les zouzous, mais en même temps j’étais hyper heureuse parce que je pouvais aller à l’atelier informatique. En fait il y avait une surveillante qui venait chercher les volontaires pour aller jouer dans la salle des pc, mais comme y avait beaucoup de volontaires souvent, et que je me pointais tous les jours, bah des fois elle me choisissait pas et ça me brisait le coeur. Parce que dans cette salle informatique, dans le pc que je prenais toujours, dans ma session, il y avait ma partie de frogger 2. C’est un jeu de plateforme avec une petite grenouille et y a plusieurs mondes : un laboratoire, un lac, une maison hantée… C’était mon niveau préféré. Ce jeu m’a tellement marqué que je me suis démerdée pour l’installer sur le pc avec lequel j’écris ces lignes là maintenant. J’ai commencé à y jouer un petit peu, et putain quelle émotion ! Ouais, faut dire que je suis très attachée à mes souvenirs, et que les jeux vidéos nous en laissent de beaux. Quelques années plus tard, la game boy advance est sortie, puis la game boy advance sp dans la foulée. En fait, c’était ma soeur qui la voulait, à la base, moi ça m’intéressait toujours pas plus que ça. Alors ma mère lui en a acheté une rose, et rien pour moi, vu que je m’en foutais de toi à ce moment là. Puis j’ai vu ma soeur jouer, à Hamtaro. Elle avait que 3 jeux en fait, mais elle y jouait tout le temps. Je la regardais jouer, j’entendais les musiques, je voyais les histoires qu’elle faisait, les aventures des hamsters dans le  royaume des arc en ciel, les ham ham aux jeux olympiques, le combat des ham ham contre le grand méchant Zizanie qui brise les couples, et j’étais un peu jalouse je dois dire. De temps en temps, j’essayais de gratter auprès de ma soeur qu’elle me prête sa console pour que je puisse y jouer un peu, mais évidemment elle m’envoyais chier à chaque fois. Pour éviter des guerres mondiales, ma mère m’en a du coup acheté une, couleur bleu arctique, je m’en rappelle bien ! Elle était grave stylée ! Et je pense que c’est comme ça qu’une longue histoire d’amour a commencé entre nous ! Ma soeur ayant fini ses parties, j’ai joué aux 3 jeux hamtaro, c’était mes 3 vrais premiers jeux, et ouais, même si ça peut faire rire et paraître débile, bah c’était génial ! Ces jeux étaient trop cool et en vrai c’est con mais j’aimerais bien dégoter une game boy advance sp bleu arctique et ces 3 jeux pour le kiff d’y rejouer. J’ai joué à Yu gi oh aussi dessus, et aussi à Pokémon Saphir ! Et puis le délire de la grosse cartouche, ça aussi c’était trop stylé ! Fallait souffler dessus sinon ça marchait pas, rhalala, que de souvenirs. On a commencé comme ça toi et moi, puis c’est monté petit à petit. Y a eu la nintendo DS, et là ça a été l’explosion. Tu m’as balancé Phoenix Wright, mon jeu préféré maintenant, et de loin ! Et puis tellement d’autres. Y a eu animal crossing aussi que j’ai découvert dessus, et qui a valu à ma soeur comme à beaucoup d’enfants une grosse addiction ! Faut dire que c’était l’arrivée du tactile à l’époque, que ça soit sur console ou sur téléphone, et ça aussi c’était ouf ! Les Playstation de Sony se sont succédées, et aujourd’hui on attend la ps5. Hé ouais, déjà . On a des technologies de ouf, style des casques de réalité virtuelles et des capteurs de mouvement pour jouer à des jeux de sport ou de danse et des accessoires liés aux consoles genre un volant pour les jeux de voiture, c’est juste ouf tout ce qu’on peut faire ! La qualité d’image est de mieux en mieux, limite dans les graphismes, on dirait qu’on est devant un film ! Il y a tellement de supports différents quand on y pense. Le téléphone maintenant c’est devenu une console à part entière, c’est vrai. La plupart des jeux connus sont dispo en version android et ios. Le succès de Pokémon Go par exemple, c’est un truc de fou ! Là on est vraiment dans un truc qui accompagne les gens de A à Z dans leur quotidien, c’est dingue quand on y pense. Les gens sont prêts à payer pour des extensions dans leurs jeux, pour débloquer des persos ou des accessoires, ils sont à fond, et ça fait du bien de trouver un peu de rêve à cette époque où tout est tellement sérieux. Le truc fou quand on y pense c’est que tu parles à tout le monde en fait. Tu parles à ceux qui veulent réfléchir, à ceux qui veulent de l’action et de l’aventure, à ceux qui veulent des trucs mignons, à ceux qui veulent du sport, ‘fin y a tellement d’univers ! Ouais, perso, j’ai toujours été team Nintendo, et puis il y a eu un remake de crash brandicoot et de ratchet and clank, alors on a prit la Play, vu que c’était les jeux d’enfance d’Elo. Puis en farfouillant sur les jeux les mieux notés par les gamers, j’suis tombée sur Life is strange, et là j’ai comprit pourquoi j’allais aimer la play réellement. J’pense que sur chaque console, que ça soit les anciennes Attari ou celles de maintenant, il y a un jeu qui est la pépite de quelqu’un, qui a remplit sa tête de beaux souvenirs et qui a fait qu’il était l’enfant d’hier et qu’il est maintenant l’enfant d’aujourd’hui. C’est ça ta beauté, c’est préserver et réveiller notre part d’innocence.

Cher humour,

Cher humour,

On a besoin de toi dans le monde, oh que oui ! On a besoin de toi parce que tout part en couilles : les guerres, les maladies, j’vais pas te faire un dessin plus long, tu connais l’idée. On a besoin de toi parce que tu permets de dédramatiser tout ce qui part en couille justement dans notre monde si imparfait et si bizarre, que tu permets de nous apporter un peu de lumière dans un monde d’ombres, de peurs, d’ennui, d’incertitudes, où on a peur de l’avenir, de si on aura un avenir déjà, où on repense sans cesse au passé et où on est pas forcément satisfait de son présent. Ouais, l’espace d’un instant, toi t’es là et tu nous fais rire, et putain que c’est bon. On oublie tout, on se déconnecte, on est juste avec toi, on t’écoutes, on oublie les problèmes qui pour la plupart n’en sont pas mais on en fait des montagnes, juste on est là, avec toi et on se laisse porter, on se laisse aller à sourire, à rire en toute liberté, on est complètement décomplexés et ça fait du bien, juste ça. Alors, est ce qu’on peut vraiment rire de tout, c’est la grande question. Hé bah moi je vais te lâcher un gros « non » à cette question. Oui parce que tu sais bien, y a des gens, genre Dieudonné qui t’utilisent pour propager des pensées antisémites, ils se servent de toi, ils se cachent derrière toi pour lâcher un vieux « c’était pour rire ! ». Mais non, c’est trop facile. Moi j’y crois pas à ça, je crois pas qu’on puisse rire de ce qu’il s’est passé en 39-45, je crois pas qu’on puisse rire de ce qu’il s’est passé à Nice le 14 Juillet 2016, je pense pas qu’on puisse rire des attentats Charlie Hebdo, je pense pas qu’on puisse rire de ce genre de drames en fait. Alors oui bien sur c’est toujours pareil, y a l’art et la manière de t’utiliser hein. On est en démocratie, y a la liberté d’expression, on est d’accord, t’es pas là pour nous lâcher des vieilles blagues de Toto toutes pourries. Mais y a un minimum de respect et de subtilité à avoir pour des choses aussi graves tu vois, genre lâcher « les juifs dans le four faut les retourner à mi cuisson » en fait c’est pas drôle, y a pas de chute, y a pas de but, y a pas de blague en fait, c’est nul. Donc ouais, à partir du moment où c’est pas drôle et que c’est gratuit j’estime qu’on parle plus de toi mais d’incitation à la haine, avec des pensées perso. Et c’est dangereux tu vois, parce que Dieu sait combien il y a de racistes dans ce pays, et Dieu sait combien les gens qui t’utilisent, qui te chantent, ou plutôt qui te vomissent dans le cas précis, bah ces gens là sont écoutés, ils ont un public, c’est un peu des leaders d’opinion tu comprends. Donc tu te rends compte l’impact que ça a des histoires comme ça sur des gens influençables ? Publiquement lâcher des trucs racistes devant une salle remplie ou sur les réseaux sociaux, ça a des conséquences, et les gens qui te pratiquent sont censés réfléchir et mesurer les conséquences, parce que ça en a. Ces gens là sont suivis, écoutés, ils ont des fans qui leur font confiance. C’est grave. Bon après les gens sont censés pas être cons et avoir leur libre arbitre aussi, ça c’est un autre débat. Heureusement, y en a qui t’utilisent très bien et qui eux, font vraiment du bien au coeur. Il y en a un tas, et il y en a des nouveaux qui débarquent chaque année, c’est vraiment ouf de se dire qu’on a pas fini de rigoler si on voit ça sous cet oeil et rien que cette idée, bah elle fait du bien. On est tous fatigués par nos factures, par notre taf, par nos embrouilles du quotidien, par le quotidien d’ailleurs, et puis il suffit d’un petit moment de blague, de déconne entre potes, ou même aller à un spectacle ou en regarder un à la télé, et on va se coucher avec le sourire en oubliant tout ça. Il suffit d’un rien en fait, mais ce rien là, bah on en a besoin. C’est nécessaire. On doit prendre du temps pour nous, pour se détendre, sinon on va tous se transformer en énorme boule de stress et exploser sérieux. On est fatigués, et on a besoin de légèreté, mais de vérités aussi, parce que sous couverts de conneries les gens qui te pratiquent ils disent pas des trucs cons hein, loin de là. Ils utilisent toujours la réalité, la vérité, ils s’en inspirent et ils tournent ça au ridicule. Ils prennent, je sais pas, des situations du quotidien, des moments de la vie de tous les jours où en plus on se reconnaît totalement, et on se fout de notre propre gueule du coup, et limite ça c’est la meilleure forme de toi, celle qui nous amène à être dans l’auto dérision, et ça aussi on en a besoin. En vrai, y a rien de plus marrant que de rigoler de soi, et on a atteint le sommet dans le lâcher prise quand on y arrive. Enfin voilà, tu fais du bien, tu l’auras comprit. Tu fais tellement de bien que maintenant bah y a de plus en plus de gens qui t’adoptent, pour désamorcer une situation genre pendant une embrouille ou quoi. T’as ce don là de faire redescendre les gens, parce que ouais, même quand on est énervé, face à une connerie bien dosée, bah on est obligé de rigoler et de laisser notre rancoeur de côté. T’es un peu magique dans ton genre. Et réalise ce que t’arrives à faire quand même. Des gens arrivent à vivre grâce à toi, grâce au simple pouvoir de faire rire. C’est à dire qu’il y a des gens qui analysent la vie, ils la tournent au ridicule, et ils la balancent à nous, gens fatigués que nous sommes, pour nous remplir de joie et d’espoir, et même parfois, souvent, nous faire réfléchir, nous émouvoir, nous faire nous dire « putain il a raison, c’est trop ça ». Ces gens là sont payés à nous vendre du rêve, grâce à toi. Ils rendent heureux des gens et voilà, c’est leur métier. Rien que l’idée, je trouve ça génial. On a un besoin urgent de ça dans le monde, et surtout dans ce pays tellement négatif, et qui nous conditionne tous à l’être encore plus. On a terriblement besoin de lâcher prise et de se taper une barre un bon coup, et de se décoincer pour beaucoup. Je milite pour remplacer le 20 H déprimant par des sketchs, ça nous soignerait tous au lieu de mettre de l’huile sur le feu de nos âmes déjà blessées.

Cher alcool

Cher alcool,

Avant de me mettre en colère, tu sais quoi, tu me fais de la peine, et en même temps tu m’inspires de la joie. Ouais, c’est super bizarre le sentiment que tu m’évoques en fait. Tu fous en l’air la vie des gens, mais en même temps t’es invité à toutes les bonnes soirées et tu les rends tellement cool ! On s’amuse avec toi, on rigole avec toi, on est cool avec toi. Le problème c’est quand tout ça, ça devient « grâce à toi », en fait. Hé ouais, à partit de là ça commence à devenir carrément glauque. J’ai connu des gens qui arrivaient pas du tout à s’amuser sans toi, à passer des bons moments en soirée sans toi, à parler aux autres sans toi, et du coup qu’est ce qu’il se passait à ton avis ? Tu devenais leur meilleur ami et ils se mettaient une bonne murge. « Ca décoince, ça désinhibe » ils disaient. Ouais bah un peu trop, et pas de la bonne façon, et pas comme ça putain. Je les voyais pécho ou se faire des potes dans cet état, mais je me disais juste « mec, tu pourras pas gérer quand tu redeviendras toi même, c’est pas toi là, c’est l’autre ». « L’autre », vous le connaissez ? C’est votre pote clean, et puis ce qu’il devient quand il est totalement torché, et généralement c’est pas du tout le même délire. Parfois c’est cool, parfois c’est drôle, parfois ça l’est moins. Tu vois de quoi je veux parler, hein ? Toi qui a ce pouvoir de transformer les gens, tu sais à quel point ça peut être radical. Je vous parle de ce pote qui devient hyper agressif quand il boit, ou alors très triste, je vous parle de ce pote qui pense à son ex et qu’il faut attacher à une chaise pour l’empêcher de la rappeler et de la demander en mariage, je vous parle de ce pote qui pleure toutes les larmes de son corps quand il boit en pensant à des choses trop tristes et vous savez pas pourquoi, je vous parle aussi de ce pote hyper heureux qui devient un as de la séduction quand il boit, un serial chopeur. Mais malheureusement je vous parle surtout de ce pote qui, sobre, est hyper timide, hyper coincé, mal dans sa peau, qui arrive pas à se lâcher ni à parler avec qui que ce soit, ce pote qui sobre voit passer plein de belles meufs, a envie de toute son âme de les aborder, n’y arrive pas, et donc il boit, il boit pour oublier qu’il est lui, il boit pour être quelqu’un d’autre, pour se fuir, pour être ailleurs, pour changer de peau et jeter sa conscience qui lui dit « tu peux pas le faire, t’as pas les couilles ». Voilà pourquoi il boit ce pote, et c’est un vrai problème. Enfin non, le vrai problème c’est toi, parce que tu nous bombardes de mensonges. Tu nous remplis d’illusions, à cause de toi on se sent plus forts, plus beaux, avec plus d’assurances, plus cool, plus tout en fait. Mais tu te rends pas compte que t’es qu’une putain de bombe à retardement ? C’est comme la calèche dans Cendrillon en fait, on se sent trop beaux grâce à toi, mais on est pas réels, et quand tes effets disparaissent et que tu nous retransformes en citrouille, c’est le monde qui s’écroule. Alors on a envie de recommencer, de redevenir cette personne trop cool qu’on a pu être grâce à toi. De retransformer la citrouille en calèche. Mais tout ça c’est faux. Et avec du faux, on construit que du faux. Y a ce problème là que tu provoques, ce problème d’identité qu’ont les gens et que tu proposes soit disant de résoudre avec tellement de facilité, alors que tout ça, c’est que du fake, c’est que de la merde, c’est que de la fumée. Ouais, cet autre problème, c’est les gens qui descendent aux enfers à cause de toi, avec toi. Parce que pour raconter des mensonges et transformer la vérité, t’es doué toi, putain ! T’es un peu comme le miroir de Risette dans Harry Potter, tu montres aux gens ce qu’ils veulent voir. Et ce qu’ils veulent voir, c’est autre chose que la réalité. Ils veulent fuir leur vie, se fuir eux même, ne plus penser à rien, être dans un monde où tout est simple, tout est facile. Et c’est ce que tu leur donnes, y a pas à dire, mais on en parle des conséquences ? Bien sur qu’on va en parler. Tu profites de la détresse des gens, de gens qui en ont marre de la réalité, qui veulent s’en aller dans un monde où ils ne penseront plus à rien, tu profites de l’homme qui a perdu son travail et qui va sans doute se suicider après avoir bu une bouteille de toi car tu lui as donné le « courage » de le faire, tu profites de la femme qui a fait une fausse couche, tu profites de cette fille qui vient de se faire violer parce qu’elle avait trop abusé de toi et qu’elle avait plus les idées claires quand deux mecs l’ont embarqué en boite pour abuser d’elle, tu profites de ce mec qui vient de se faire plaquer par sa femme et qui sait qu’il verra ses enfants que tous les 15 jours, alors que c’est elle qui l’a trompé cette connasse, et c’est lui qui est puni, tu profites de toutes les injustices du monde, de toutes les injustices des gens pour t’engouffrer dans leurs failles, leur dire que c’est de toi dont ils ont besoin, leur dire que tu es la solution, leur dire que tu peux tout arranger, qu’il suffit de boire et ça ira mieux. Alors que t’es qu’un putain de myhto, une putain d’addiction, un putain de monde imaginaire, un putain d’aller simple pour soit la désintox, soit la tombe, ouais, t’es qu’un putain de mensonge. Tu joues avec nos coeurs, tu joues avec nos esprits, tu nous donne des hallucinations, tu nous fais dire des choses qu’on dirait jamais en temps normal, tu nous fais faire des choses qu’ont ferait jamais en temps normal, tu vides nos âmes et tu mets un grand bordel sans nom à la place, où y a plus de codes, plus de passé, plus de présent, plus de futur, juste du vide, des rires, des pleurs et aucune pensées. Tu nous plonges dans le néant, pas le notre, un autre, mais limite j’ai envie de te dire, le tien fait encore plus peur que le notre. Parce qu’on ne contrôle plus rien à cause de toi, on ne se contrôle plus. Parce que c’est notre souffrance, notre peine, nos peurs, nos doutes, putain c’est ce qui fait qu’on est nous, c’est ce qui fait qu’on se sent vivant, qu’on peut crier au monde « putain c’est moi, je suis là, j’existe, c’est mon histoire, je suis pas qu’une putain d’ombre qui fait tout pour s’effacer ».

Chère clope

Chère clope,

T’es une belle saloperie. Belle, parce qu’on va pas se mentir, t’es esthétique. Sur tous les fumeurs de ma génération la plupart ont fait cette fameuse photo en noir et blanc, tu sais, où on les voit en train de te fumer style artiste maudit. Franchement on va pas se mentir, je t’ai déjà fumé, et pas q’une fois, et pas que ça si tu vois ce que je veux dire. Mais j’ai eu la chance de jamais tomber accro de toi, c’était pour le kiff, en soirée, avec des potes, et ouais, je fais partie des gens qui te fument « pour le style », et j’assume. Je l’aime bien moi ce côté artiste maudit que tu donnes, et ouais, moi je l’ai faite cette putain de photo en noir et blanc. Ouais, t’es stylée, mais t’es de la merde, de la belle merde déguisée en quelque chose de cool, qui ne l’est pas du tout. T’es comme plein de trucs sur terre, tu profites de la misère et de la détresse des gens pour exister. Mais tu le sais très bien tout ça, mais tu t’en fous hein, tu seras là encore dans 10 ans, dans 20 ans, avec toujours plus de choix pour se niquer la santé avec toi. Putain mais quand je vais au bureau de tabac et que je vois combien de sortes de toi il existe ça me fait tourner la tête. Tu te contentes pas d’être en un exemplaire unique, genre « LE paquet de cigarette », non, faut que tout un tas de connards se fassent un business autour de toi. Putain mais y a au moins une centaine de marques de toi au bas mots, et encore je compte bas ! C’est juste un truc de ouf. Y en a pour tous les goûts : y a les classiques, à la menthe, les light, les plus fortes, mais toutes ont le même goût, celui de la mort. Alors ouais, y a ceux plein de volonté d’en finir avec toi qui se mettent à la vapoteuse. Ils se disent que comme ça, ils feront une transition, et puis qu’un jour, ils t’enverront te faire foutre définitivement. Y a aussi ceux qui arrêtent radicalement, et qui prennent du poids, puis qui dépriment, puis qui replongent dans tes bras de sheitan. Y a ceux qui veulent moins puer, parce que tu pues putain, et aussi moins dépenser d’argent, parce que bordel que tu coûtes cher, et avoir encore plus de goûts aussi, et moins sentir celui de la mort quand ils te fument, du coup ceux là aussi ils se mettent aux cigarettes électroniques. Mais merde, t’as plongé les gens dans une putain de spirale. Ils peuvent plus se passer de toi, ils sont accros, totalement dépendant, et quand on leur dis d’arrêter, que c’est mauvais pour la santé, que c’est de la merde, que c’est une bombe à retardement pour un cancer des poumons, c’est toujours la même réponse « je sais mais j’y arrive pas ». Les gars, faut essayer plus fort, penser à sa santé plus fort, penser à sa thune plus fort, penser à ce que ça te prend et à ce que ça t’apportes plus fort. Parce qu’en soit à part pomper la thune et foutre un cancer des poumons, je vois pas ce que ça apporte. On vit dans un monde où les gens ont des putains de problèmes, des putains d’angoisse, des putains de questions sans réponses, des putains de sentiments d’injustice, des putains de vie de famille de merde, des putains de tafs de merde, et pas de putain de thunes, alors ils font ce geste en toute connaissance de cause, c’est un geste fort, celui de s’autodétruire. Fumer. Cette saloperie qui donne l’illusion aux gens malheureux d’être heureux. Un putain de geste qui a rendu accro des millions de personnes, ce putain de geste qui sert à remplir un vide, à cacher des angoisses et des peurs. Mais ça ne marche pas parce que la seule chose qui ait du pouvoir dans la vie des gens c’est pas toi, non, toi t’es de la merde. C’est eux même. Dans un monde plein de vices et de tentations tu n’es qu’un vice parmi tant d’autres, mais le problème c’est que toi tu peux niquer la vie des gens qui ont rien demandé. Le tabagisme passif, tu connais ? Encore un de tes nombreux effets. Donc nous on est là, on demande rien à personne, on se retrouve avec des gens qui fument et le simple fait de te respirer malgré nous peut nous faire tomber malade autant voire plus qu’un vrai fumeur. Tu sais, j’en connais pas mal des histoires dégueulasses comme ça. Des gens qui fument pendant 50 ans et qui ont jamais rien eu et un pauvre mec de 30 ans qui a jamais fumé qui se retrouve avec un cancer du poumon parce qu’il a trop respiré, trop de fois, pas au bon endroit et pas au bon moment. On vit vraiment dans ce monde là, où on paye pour les choix des autres, où non contents de raquer la thune de millions de gens et les envoyer dans une tombe, la saloperie que t’es touche des gens qui ont rien demandé ? Mais bon, la vie n’en est pas à une injustice près. Je dirais bien que c’est ahurissant et absolument choquant, que c’est pas normal, mais en même temps si on va par là, le concept même de ton existence est pas normal. Genre y a un mec qui s’est dit « bon, je vais fabriquer quelque chose qui pue, qui reste dans les cheveux, dans les habits, qui laisse une odeur absolument dégueulasse dans tout l’appart, qui jaunit les murs, et qui en plus de ça donne le cancer et coûte une blinde, et je suis sur que les gens vont kiffer ». Bah oui, il l’a fait, et ça a marché. On vit dans ce genre de monde chelou, où l’homme est attiré par tout ce qui conduit à sa destruction mais en même temps il se bat pour avoir de bonnes conditions de vie. Y a quelque chose qui tourne pas rond dans tout ça.

Cher sport,

Cher sport,

Tu fais du bien à beaucoup de gens. Que ça soit ceux qui te pratiquent ou ceux qui te regardent, vraiment, tu fais du bien. Et en même temps, tu fais tellement mal putain c’est un truc de ouf ! C’est vrai quoi, on souffre tellement avec toi ! Déjà, on est essoufflés, on pue, on a la gorge qui brûle, des courbatures… Et puis après, on se sent soulagés, on se sent bien, comme si on était tout légers, libérés d’un poids, et on veut encore de toi. T’es une drogue, mais une bonne drogue tu vois. Et puis y a cette haine qu’on a quand notre équipe préférée perd. Ouais, avec toi, y a pas de demi mesures, ah ça non. Les supporters sont déchaînés, passionnés, il vivent pour leur équipe limite ! D’ailleurs c’est le bordel total ça souvent. On entend tout le temps parler de règlements de compte entre les supporters, de débordements, de bastons… Ça te salit tout ça, c’est pas à la hauteur des grandes valeurs que t’as à la base. T’as une quantité folle de variantes, mais on peut prendre n’importe laquelle d’entre elle, y aura toujours à mort de valeurs et le respect, c’est comme ça, c’est dans tes gênes. Et pourtant, Dieu sait si y a des dérapages, si y a des trucs dégueulasses qui se passent alors que ça devrait pas, style des arbitres qui se font cracher dessus, des joueurs de foot qui se bastonnent, des trucs de ce genre qui devraient jamais se produire, et qui ouais, te font honte, font honte aux supporters, aux vrais, à ceux qui sont là pour s’amuser, pour soutenir leur équipe préférée, qui sont fiers d’être là. Je parle de eux, eux ce sont de vrais supporters. Pas ceux qui foutent la merde dans le public et qui se croient dans une cité à faire des règlements de compte à chaque OM-PSG là. Ça c’est de la merde. On nous initie à toi depuis touts petits quand on y pense, avec l’EPS ! En vrai, toutes les filles te détestaient au collège et au lycée, et maintenant c’est les mêmes que tu vois qui payent pour aller à la salle parce que « faut s’entretenir ». C’est grave drôle. T’as un pouvoir magique énorme, c’est de réunir les gens. Ce qu’il s’est passé pendant la coupe du monde c’était magnifique, mais genre vraiment. Les gens se retrouvaient dans des bars à hurler ensemble à chaque but, à se regarder, à se sourire, à se prendre dans les bras alors qu’ils se connaissaient même pas. Putain mais c’est beau ce que tu fais, et qu’est ce que ça fait du bien au coeur. Pareil, quand la France a gagné, y avait plein de gens aux fenêtres, y en avaient qui klaxonnaient, y avait des tas de gens dehors avec la perruque et le maquillage bleu blanc rouge. Tu nous fais rêver  t’apportes la joie, la fête et tellement d’espoir ! Tu nous apportes de la légèreté et tu nous fait retrouver notre âme d’enfant à une époque où on en a tellement besoin. Mais bon, là j’te parle que des bons côtés, mais y en a aussi des très sales. Tu vois, moi j’habite à Nice. J’étais dans un bar pour voir la demi finale. Et quand je suis sortie, j’ai longé la rue pleine de bars et de restau, et là c’était le carnage complet. Les tables renversées, les assiettes pétées par terre, les couverts partout sur le sol… C’était une scène d’apocalypse. Tu te rends compte que c’est toi qui a provoqué ça ? C’est toi et la France qui a gagné les demis ? Ça aurait du être une bonne nouvelle, une fête et tout le monde qui se prend dans les bras. Au lieu de ça c’est parti totalement en couille. Les pompiers étaient là, les gens se sont fait renversés dans le mouvement de foule, ils sont tombées sur des verres cassés, ils ont marché sur des bouts d’assiettes, ils avaient les pieds ouverts, en sang. Le rêve s’est transformé en cauchemar pour eux. Les gens sont tellement cons qu’ils se disent pas qu’après ce qu’il s’est passé à Nice le 14 Juillet 2016, bah faudrait peut être y aller mollo sur le bordel, que y a des gens traumatisés dans tout ça, qui y étaient, et qui sursautent à chaque bruit un peu fort dans la rue depuis. Non, les gens se disent rien parce qu’ils sont cons, et que tout ce qu’ils veulent, c’est foutre le bordel peu importe la raison. Le problème c’est que maintenant, t’es devenu un business, et on va dire ce qui est, les femmes ont pas leur place dans ce business. Bah ouais, depuis la nuit des temps, t’existes par rapport aux mecs, et avec le temps, t’as prit une place énorme dans le monde, surtout pour le foot. Ok, les mecs se débrouillent bien, ok, y a de très bonnes équipes, ok tout ça. Mais tu trouves pas que y a une putain d’injustice dans cette histoire ? Tes mecs sont payés des milliards alors qu’ils simulent, ils font des fautes dégueulasses, volontaires pour la plupart, ils font de l’anti jeu, ils ont des comportements de merde. Tu regardes tes filles : c’est des exemples. Genre pour ne citer que l’équipe de France, elles ont un jeu technique, super propre, hyper respectueux, et pourtant j’avais vu un documentaire sur elles, bah la mieux payée gagne 3000 euros par mois. Sinon elles ont toutes un taf à côté sinon elles peuvent pas vivre. Tu trouves ça normal ? Tout ça parce que c’est des filles, et qu’on va dire ce qui est, tu leur accordes aucune place dans ton monde encore bien machiste. C’est dégueulasse. On va prendre juste un autre exemple et après j’arrête. Marta. Chaque année ballon d’or depuis 3 siècles, footballeuse Brésilienne, un phénomène de malade mentale, même dans Olive et Tom ils font pas des trucs comme elle fait. Bah la plupart des gens savent même pas qui c’est, pourquoi, je te le donne en mille ? Parce que ton toi au féminin est pas médiatisé, tout le monde en a rien à foutre, ça intéresse personne. C’est dommage, mais tellement dommage. On a beau dire « ça avance », on reste dans un monde contrôlé par des hommes pour des hommes. Quelle tristesse.

Chères maladies

Chères maladies,

T’es une grosse saloperie.  T’as volé tellement de vies putain. Des enfants putain, comment tu peux t’attaquer aux enfants ? Tu t’attaques à qui t’as envie toi de toute façon, c’est toi qui décides de ce que tu vas faire de nous, c’est toi qui tient notre destin à tous. On vit tous dans la peur que tu débarques dans notre vie un jour, ou pire, que tu nous enlève les gens qu’on aime le plus au monde. Tu sais bien faire ça, tu l’as déjà fait tellement de fois. Et tu fais tellement peur putain. Dès qu’on a un petit quelque chose, direct on se met à faire des recherches, à penser au pire, à se dire que c’est peut être plus grave. On peut pas s’en empêcher, tu nous fais flipper, tu nous montes des angoisses de dingue. Faut dire qu’on a vu de quoi t’étais capable. T’es capable de t’attaquer aux enfants, alors à partir de là personne est à l’abri. Je me rappelle de la varicelle, tu sais, tu nous l’a presque à tous envoyé quand on était gosses ! C’était limite rigolo ce truc, on voyait pas ça du tout comme un danger. Alors bien sur, t’es pas toujours fatale, heureusement hein sinon y aurait plus personne sur Terre. Dans la plupart des cas, on se remet de toi, tu nous balances la rinho en hiver, la bronchite en été parce qu’on a trop abusé de la clim, des rhumes par ci par là, enfin bref, des conneries.  Mais tu sais qu’il suffit d’une fois. Une fois plus sérieuse qu’une autre et c’est plus du tout la même chose. Alors ouais, t’es dangereuse, on a tous peur de toi, mais nous au moins on a de quoi se protéger (un petit peu) de toi. J’pense à tous ces endroits dans le monde où y a pas de soins, pas d’hôpitaux, où des gens, des enfants ont même pas de médicaments ni rien. Ils se résignent à se dire qu’ils vont mourir et qu’ils peuvent rien y faire. A cet instant précis il y a une mère en train de pleurer son enfant qu’elle sait condamné, mais lui ne le sait pas, alors elle lui dit que tout va bien, que tout va aller. Elle lui répétera ça jusqu’au dernier moment, en pleurant et en souriant, pour qu’il parte rassuré. Comment expliquer à un enfant qu’il va mourir ? Quelque part il y a une mère qui vient d’apprendre qu’elle a une maladie incurable et qu’elle va devoir laisser ses enfants à ce monde bizarre et injuste, il y a un homme qui n’a pas la force de se battre contre la maladie et qui préfère partir rejoindre sa femme partie trop tôt elle aussi, il y a un enfant qui va se battre autant qu’il peut contre toi, et c’est eux les plus courageux et les plus forts putain. Toi, t’es une saloperie, une saloperie qu’on combat dès qu’elle pointe le bout de son nez, et y a des gens qui travaillent en continu sur des nouvelles manières de te bousiller, de te détruire avant que tu nous détruises, de t’éradiquer. Mais le problème c’est que t’es sous tellement de formes différentes… Ça serait tellement simple si tu te pointais toujours sous la même forme, qu’il faudrait qu’un seul traitement pour te tuer avant que tu nous tue, que tu t’attaquais toujours à la même partie de notre corps. Non, tu t’attaques à tout, absolument tout. L’être humain n’est qu’une bête fragile, remplie de failles et de défaillances que t’exploites à fond. Tu peux t’attaquer à absolument n’importe quelle partie de notre corps, c’est un truc de fou. On est à ta merci, on est à l’abri de rien avec toi, jamais, et toi t’as le pouvoir, tu décides et nous on attend. On est tes jouets, on est tes marionnettes. On attend, on subit et toi tu décides. Putain, j’aimerais tellement savoir comment tu prends tes décisions. Il y a des gens sur qui tu t’acharnes, qui ont combattu des tas de cancers dans leur vie, tu t’en prends à des enfants qui n’ont rien demandé, tu menaces de finir leur vie alors qu’elle n’a même pas commencé, et à côté de ça il y a les chanceux, ceux que tu épargnes. Pourquoi tout ça, pourquoi tu prends autant de vie, pourquoi des innocents, pourquoi des gens bien, qui étaient heureux, qui avaient une famille, des enfants, des projets, pourquoi tout ça ? Pourquoi tu laisses les pédophiles, les violeurs et les tueurs tranquille et tu t’en prends à des enfants et à des gens innocents putain ? Et comme si tout ça suffisait pas, tu nous isoles. T’es contagieuse la plupart du temps, et tu nous oblige à rester en quarantaine chez nous, à pas embrasser les gens qu’on aime si on veut pas que tu te jettes sur eux et que tu les plombes eux aussi. T’es une grosse vicieuse. Et en plus tu coûtes une blinde souvent putain. Y a des gens qui ont même pas les moyens de te combattre et qui lâchent l’affaire. Tu te rends compte qu’il y a des gens qui doivent se faire opérer, c’est à dire qu’il y a des chances qu’ils te tuent toi, et pas que tu les tuent eux, mais il y a un couple quelque part qui en discute, avec un des deux qui dit « laisse moi partir, tu sais très bien qu’on a pas les moyens ». T’es en étroite collaboration avec cet autre vice de l’enfer qu’est la thune. En fait, je peux pas vraiment écrire sur toi, et je suis mal à l’aise à l’idée d’écrire sur toi, parce que je t’ai jamais connue, et je souhaite ne jamais te connaître. Mais je vois, j’entends, j’écoute. La détresse, partout, tout le temps, à la tv, dans les journaux, sur internet, en parlant avec les gens, avec les clients dans mes tafs. Tu sais, je t’ai connu au final, mais ça s’est bien terminé, t’as abandonné la partie. Ou plutôt, Florian l’a gagné. Florian, c’était un camarade de classe quand j’étais en CM2. Il a eu une Leucémie. A 10 ans, on savait pas ce que c’était une leucémie, forcément. Le maître nous a expliqué. Il nous a dit que Florian pouvait ne pas revenir. Alors nous, on comprenait pas.  On comprenait pas où il irait Florian, si il revenait pas. Le maître était ému, il arrivait pas trop à nous parler, et on a tous comprit que c’était grave. Je me rappelle que j’avais vu sa maman parler avec le maître dehors, quand je sortais de l’école. Elle pleurait. J’oublierais jamais cette image. On est allés tous voir Florian à l’hôpital, après sa chimio. Il était maigre, il était pâle, il était chauve. C’était impressionnant, mais on était pas triste. On était pas tristes car juste avant d’y aller, le maître nous a dit que Florian allait guérir, que sa chimio a marché. Florian non plus n’était pas triste, je me rappelle très bien de son sourire quand il nous a vu. Comme si si il se passait rien de grave, que tout allait bien. Je crois que j’ai jamais rencontré quelqu’un d’aussi courageux. Et Florian est revenu pour la photo de classe, avec sa casquette, car ses cheveux n’avaient pas encore repoussés. Il est revenu avec le même sourire. Le sourire de la victoire. On avait 9 ans. Pour beaucoup, on t’a découvert à ce moment là. C’est à ce moment là qu’on a découvert que n’importe lequel d’entre nous pourrait ne pas revenir. Et le pire c’est l’impuissance. Quand ceux qu’on aime se battent contre toi et que tu gagnes, quand on sait pas si tu vas gagner, quand on voit que t’aurais pu choisir n’importe qui, mais que t’as choisi les gens qu’on aime. C’est le jeu avec toi, c’est la loterie. Mais le truc c’est qu’on est jamais prêts face à toi, personne est préparé à ce que tu te pointes et que tu détruises tout. Et le pire c’est que personne peut s’en prendre à toi, parce que t’existes pas réellement. T’es « rien ». Tous ces veufs et ces orphelins que tu laisses pleins de haine et de colère, mais personne peut s’en prendre à toi vu que t’es « rien ». Tu les laisses seuls avec leurs questions et leur colère, avec leurs souvenirs et leur solitude.

Chère musique

Chère musique,

Heureusement que t’es là. Heureusement que t’as toujours été là, d’ailleurs, d’autant que je m’en souvienne. T’as guérit les maux des gens, juste avec tes mots. Tu fais du bien, tu apaises, t’as toujours quelque chose à nous proposer, peu importe notre humeur, si on est tristes, seuls et fatigués, ou bien joyeux, légers et qu’on a pas envie de se prendre la tête. Y a des fois où on a absolument pas envie de se concentrer sur ce que tu dis, qu’on a juste envie de se laisser porter par tes mélodies, par tes rythmes, comme si on s’envolait dans un endroit où il pouvait plus rien nous arriver. On se coupe du monde, y a juste toi et nous. C’est tellement rassurant. Mais tu sais, t’es tellement paradoxale. Autant tu peux complètement nous isoler, genre on met nos écouteurs, et alors là, on est seuls avec toi, y a plus rien qui compte, on entend plus rien, on voit juste les lèvres des gens bouger autour de nous, on imagine les bruits des voitures, etc, mais on ne participe plus à tout ça. Et autant tu peux tellement réunir les gens, t’as ce putain de pouvoir là. T’es un plaisir égoiste autant que quelque chose de génial qu’on peut partager, qui réconcilie l’humanité, qui met tout le monde d’accord. C’est classe. Par exemple, un mec qui chante dans la rue, des tas de gens vont s’arrêter pour l’écouter, ils vont se regarder les uns les autres, ils vont se sourire, ça créé déjà quelque chose tu vois. Pareil pour les concerts, rien que ça putain c’est magnifique. Des tas de gens réunis par amour pour un même artiste. Ou alors même tu vois, j’en ai fait des soirées sur la plage. Avec des potes qui jouaient de la gratte ou qui balançaient du son avec leur enceinte. Bah ça putain, qu’est ce que ça marchait. Tu pouvais être sûre que les gens s’arrêtaient devant notre groupe et que soit ils nous parlaient en mode « c’est cool ce que vous faites », soit juste ils passaient, et ils nous souriaient genre en mode « c’est cool ! ». Tu vois, t’apaises les âmes, tu réchauffes les coeurs. Rien que l’idée de jouer de la gratte devant un feu de camp déjà, j’trouve ça trop cool ! C’est l’image même de quelque chose d’absolument apaisant. Et puis t’as tellement de genres différents ! Y en a pour tous les goûts, c’est le cas de le dire ! Y a le rap, pour les énervés qui ont des choses à dire, le rock pour les énervés qui veulent se défouler, la pop pour les gens plus doux, le rnb pour les ricains, la variété française pour les puristes, et puis toutes les musiques du monde entier. C’est ça qui est génial d’ailleurs, avec toi, on peut voyager dans le monde entier sans même bouger son cul de son salon. Et puis les clips que tu fais pour t’accompagner, j’dois dire qu’ils font beaucoup rêver aussi. Bon, des fois t’as des ratés hein, t’es pas parfaite, des fois tu plais pas à tout le monde, c’est normal, des fois tes clips laissent une sensation de « qu’est ce que c’est que ce truc », c’est le jeu. Disons que y a des artistes qui font mieux équipes avec toi que d’autres. T’as créé des légendes, d’ailleurs, et pas qu’une seule, c’est fou quand on y pense. Tu sers d’exutoire à des artistes qui ont des choses à dire, des messages, des émotions à faire passer. Et nous derrière, on est là, on reçoit tout ça, et qu’est ce que ça fait du bien. Tout le monde a des artistes préférés, et je peux te dire que quand ton artiste préféré annonce qu’il va sortir un nouvel album, t’es là comme un enfant qui attend Noel et tu comptes les jours, et quand c’est enfin le jour J, t’es aux anges mais un truc de fou. Ouais, tu réchauffes le coeur, je te le redis. Tu donnes de l’espoir aux gens, tu leur donne le sourire le matin avant d’aller travailler, tu les fais danser et chanter sous la douche, tu les motives quand ils vont courir, tu les consoles après une rupture, tu fêtes leurs anniversaires avec eux, leurs mariages, et même leur mort. On t’écoutes en boucle, en boucle et en boucle, jusqu’à plus pouvoir te saquer, mais t’inquiète pas, on arrive toujours à te remplacer par une autre version de toi. T’accompagnes les gens partout, jusqu’au bout. T’es ancrée en nous, et je dois dire qu’il vaut mieux t’aimer, parce que t’es partout hein. Déjà, tu passes partout à la radio, tout le temps. A la tv, t’as des chaînes qui te sont consacrées, carrément, des émissions, t’es dans les pubs, dans les séries, dans les films. Même quand je fais mes courses au supermarché, t’es là ! Quand j’appelle des entreprises souvent t’es là d’ailleurs pour me faire attendre ! T’es partout, tout le temps, hé ouais, pour la simple raison que t’es agréable, et que dans ce monde où tout nous agresse, tu nous fais du bien. On a besoin de toi. On a tous passé un moment avec toi qui restera gravé pour toujours en nous, un souvenir avec toi qu’on oubliera jamais, beaucoup plus qu’un même, vu que t’étais la star des collèges et des lycées. Qui n’a pas passé ses récrés à écouter de la musique avec ses potes au collège ou à s’envoyer des sons par bluetooth, à l’ancienne ! On était tous là à choisir notre sonnerie de tel pour être les plus stylés possibles, et quand notre tel sonnait devant nos potes, on était trop fiers ! C’était le bon temps, et même pendant ce bon temps, t’étais déjà là. Même les enfants, t’es là pour eux, même à eux, tu leur parle ! T’as créé des artistes en herbe de même pas 4 ans, d’autres de 10, dans tous les cas ce sont des enfants et tu les as propulsé sur le devant de la scène comme on dit. Les enfants les adorent, forcément, et du coup ils t’adoptent, ils te chantent à tue tête, ils regardent tes clips, ils ne parlent que de toi, ils ne jurent que par toi, ils disent que plus tard, ils voudraient être toi. T’as brisé des rêves, d’ailleurs. Bah faut dire que t’es assez cruelle quand même. « Y a beaucoup de candidats mais très peu d’élus ». On entend souvent ça dans le monde du taf, même si toi, t’es un taf très spécial. Les musiciens sont des artistes, et dans le monde des artistes, bah faut beaucoup de chance, des opportunités, des contacts, et surtout, du talent et un truc en plus. Du charisme, une voix, une personnalité. Et surtout être au bon endroit au bon moment. Et y a pas beaucoup de place là dedans, et les places sont chers, dans tous les domaines, dès qu’on parle d’artistes. Donc ouais, t’en brises des coeurs. En même temps j’ai envie de te dire qu’on est pas obligé de vivre de toi à tout prix pour t’aimer, loin de là. Certains ont la chance de vivre grâce à toi, d’autres ont essayé et n’ont pas réussi, et donc continuent par passion, dans l’ombre. D’autres n’essaieront jamais de percer et vivront toujours dans l’ombre, avec la passion et l’amour de toi. T’es un monde à part, avec des gens tout autour qui te voient comme un rêve et quelque chose d’incroyable. Et tu l’es. Tu fais rêver les gens, tu les aides à déconnecter de leur quotidien, tu les fais se sentir compris, aimé, plus seuls, tu les rassures.  A partir de là, on peut dire que t’es vraiment extraordinaire. Tu sais ce qu’on dit à propos du malheur ? « Plus t’es malheureux, plus tu vas écouter des chansons qui te font déprimer ». C’est tellement vrai. T’es un beau pansement pour les âmes torturées. Combien de fois je me sentais triste, déprimée, ou juste mélancolique, et ouais, j’avais ce truc d’être attirée par des chansons bien badantes. On l’a tous fait. Bah ouais, en même temps, c’est logique, je suis triste, je vais pas écouter Magic System. On écoute la chanson qui correspond le plus à nos émotions, c’est tout en fait. Et grâce à toi, il y en a toujours une. Ouais, t’es la meilleure des thérapies du monde. Tu nous redonnes de l’énergie quand on en a besoin, ou même en fond sonore, quand on a peur d’avoir des blancs dans une conversation ou qu’on veut juste que ça soit plus gai, on te met en fond, et c’est tout de suite plus cool, coloré, moins vide que le silence. Les gens font la fête avec toi, grâce à toi ils se retrouvent le vendredi et le samedi soir, ils se connaissent pas, mais pourtant ils font connaissance car tu créé des liens très vite, tu rapproches les gens, et il suffit d’un sourire pour que quelqu’un invite quelqu’un d’autre à danser, puis à prendre un verre, puis ils s’embrassent, puis plus. Tout ça en une soirée. Y a que toi pour créer ce genre de situation. Ouais, tu rapproches les gens à la vitesse de la lumière, il suffit que tu sois là pour que des gens toujours divisés, qui se regardent pas dans la rue, qui se disent pas bonjour, qui ne se seraient sans doute jamais parlés dans le silence et le froid d’un arrêt de bus, se regardent quand arrive le refrain, se mettent face à face et commencent à danser ensemble, à se toucher, à se frôler, à se parler dans l’oreille. Tu créé des contacts qu’aucun autre contexte n’arrive à créer, et pourquoi ? Parce que t’es rassurante. On se cache derrière toi pour oublier notre timidité, notre malaise, notre peur de mal faire, notre peur d’être jugés, notre peur du silence. Toutes nos angoisses disparaissent, il reste que toi et la liberté qu’on ressent grâce à toi. Et on apprend avec toi, aussi, on se cultive. Les bons artistes se servent de toi pour faire passer des messages de respect, des bonnes valeurs, dénoncer des injustices, la maladie, la pédophilie. T’es aussi là pour ça, pour nous faire réfléchir. J’avais lu je sais plus où « la musique mériterait d’être la deuxième langue obligatoire de toutes les écoles du monde ». T’es un peu tout ça en fait. Une langue, un exutoire, une distraction, quelque chose qui nous fait réfléchir, quelque chose qui nous réunit, l’amie de nos joies et de nos peines, un rêve, un voyage, quelque chose de pourri des fois, quelque chose qui nous donne de l’espoir, de la force et de l’énergie, quelque chose de beau, qui nous fait nous évader de ce monde trop compliqué, avec toi qui est si simple. Le monde a besoin de toi pour dénoncer ce qui est bancal et ce qui ne l’est pas, et on a besoin de toi pour nous le raconter.

Chère thune,

Chère thune,

Tu fous la merde dans le monde à un point pas possible. C’est pas gérable. Tu divises les gens, et ça c’est quand même un truc de fou. Au fond t’es quoi ? Bah t’es rien. Des morceaux de papier et du métal. Et les gens se battent pour toi. Il deviennent complètement fous pour toi à vrai dire. T’as brisé des familles, tu le sais ça ? « Il a suffit d’un p’tit héritage pour qu’on voit vos vrais visages », disait Orelsan dans défaite de famille. Ouais, t’es une défaite, en fait. T’es la défaite du monde. Le monde a perdu son humanité à cause de toi. L’argent, le pouvoir, voilà ce qui obsède tout le monde à l’heure actuelle. Il faut toujours avoir plus de toi, c’est jamais assez, et on passe à côté de sa vie. On passe à côté des vraies choses de la vie à force de se la bouffer en pensant à toi. T’es partout, tout le temps. On est dans un monde qui nous rappelle continuellement que t’existes, qu’il faut se battre pour toi, que tu te fais de plus en plus rare, qu’on passe notre vie à se plaindre que t’es pas là, mais qu’on ferme notre gueule quand on voit que certains endroits, tu les as carrément oubliés. Et pourquoi ça d’ailleurs ? Pourquoi nous, pourquoi on a cette chance de t’avoir (pas un truc de ouf, mais un peu quand même), alors qu’en Afrique, y a des enfants de 4 ans qui creusent le sol toute la journée à mains nues pour 2 euros la journée ? Pourquoi t’es pas là pour eux ? Pourquoi y en a que t’abandonnes totalement ? En fait quand j’y pense, t’es vraiment l’incarnation du sheitan. Quand je pense justice, je pense à toi, quand je pense corruption, je pense à toi, quand je pense politique, je pense à toi, quand je pense maladies, je pense à toi, quand je pense famine, je pense à toi, quand je pense pouvoir, je pense à toi. Tu diriges tout, c’est hallucinant. Tout tourne autour de toi. T’imagines qu’on est à une époque où les gens se battent pour survivre, vivre ils ont laissé ça se côté depuis un moment. Tu veux faire comment ? Les salaires sont bas et on doit payer des loyers abusément chers et puis tout ce qui tombe à côté comme factures. Et à côté de ça faut vivre, ouais, se faire plaisir, acheter des fringues, je sais pas, aller au resto, des trucs du genre. Mais là encore t’es dans la tête de tout le monde. Les gens sont obligés de faire des calculs, de compter là où ils en sont pour pas se retrouver plus dans la merde qu’ils ne le sont déjà. Ouais, c’est ça la réalité. Et les loyers tiens, on en parle ? Tu nous explique pourquoi t’es aussi gourmande à Paris et dans le sud de la France alors qu’ailleurs, bah c’est plus raisonnable ? Alors que tu files le même salaire aux gens dans toute la France peu importe où ils habitent. T’es tellement pas logique, ah ça non. La vérité c’est que t’offres pas les mêmes chances aux gens, et que c’est toi qui lance les dés. Ok, tu fais pas le bonheur, mais on va arrêter d’être hypocrites, t’y contribues quand même beaucoup. Sans toi, on est obligés de mettre de côté ses désirs. Ouais, c’est une grande notion de philo ça : le désir et le besoin. Bah tu vois typiquement, on peut estimer qu’on vit bien quand on peut réaliser des désirs. C’est à dire des trucs qu’on a envie de faire mais dont on pourrait clairement se passer, contrairement aux besoins qui sont des trucs dont on a besoin pour survivre, genre la bouffe, l’eau, avoir un toit sur la tête… Bah dis toi que la plupart des gens en France et même dans le monde n’arrivent même pas juste à boucher leurs besoins. Et tu trouves ça normal ? Je pense que tu ne t’encombres pas avec ce genre de questions.  Non, toi ce que tu veux, c’est accumuler. Mais la vérité c’est qu’on en a tous marre de toi. Tu fous la merde partout où tu passes, tu créé des guerres, les gens meurent parce que t’étais pas là quand il le fallait, ou alors, t’étais trop là justement, et ils sont devenus fous. T’es le cadeau empoisonné des gens connus. T’es en quantité démesurée. Mais le truc c’est qu’avec toi, il faut toujours en payer le prix, quand t’es là. C’est ironique de dire ça. T’es un peu comme un Dieu de la mort en fait. Quand tu rentres dans la vie des gens et que tu les gâtes par millions et milliards, t’attends quelque chose en retour, c’est pas gratuit. De toute façon, rien n’est jamais gratuit avec toi. Hé oui, les gens riches de toi sont quasi toujours des gens connus. Mais ça veut dire quoi être connu ? Ça veut dire que tout ce qu’ils font est espionné, jugé, critiqué, insulté par des gens qu’ils ne connaissent même pas, et qui, grâce aux réseaux sociaux, peuvent les contacter directement pour leur dire à quel point c’est des merdes. Ça veut dire qu’ils peuvent plus se promener dehors sans garde du corps, ça veut dire qu’ils peuvent plus faire les magasins tranquille, ils peuvent plus faire des trucs normaux genre faire leurs courses, que la plupart des gens qui vont leur parler sont intéressés, qu’ils doivent se méfier de tout le monde, qu’ils doivent contrôler chaque faits et gestes parce qu’ils savent jamais si un paparazzi est pas planqué derrière leur fenêtre et que demain ils vont pas se retrouver à la une d’un magazine genre « Machin truc s’est foutu le doigt dans le nez ». Ouais, le prix à payer quand ils t’ont démesurément, et que du coup, ils sont forcément célèbre, c’est d’abandonner leur liberté et leur tranquillité. Combien sont devenus fous à cause de ça, à cause de toi ? Combien ont sombré dans la drogue ou se sont suicidé. La cause et la conséquence de ça, c’est toi. Tu mets tellement de pression à tout le monde. Depuis tout petit d’ailleurs. Les parents nous parlaient toujours de toi. « Je paye tes études, t’as intérêt à réussir, l’argent ça tombe pas du ciel ». Ah ça ouais, on le saurait si tu tombais du ciel, la vie serait bien plus simple. Et socialement mais tu créé tellement de compétition. Le « tu fais quoi dans la vie ? » traduction « je vais calculer vite fait combien tu peux gagner, ça va me permettre de me sentir supérieur à toi ». On en est vraiment là ? A se dire que si on a plus de toi, bah on est mieux que les autres, qu’on est des modèles de réussite, qu’on a du pouvoir, qu’on peux tout se permettre et qu’on est au dessus de tout ? Sérieux ? Ouais, je le répète et je le re répète : tu rends les gens fous. Tu fais disparaître leur humanité. Les riches pensent qu’ils peuvent se planquer derrière toi pour faire tout et n’importe quoi, et que de toute façon, tu trouveras toujours une solution à tout ! Tu feras apparaître le meilleur des avocats pour les tirer de leur histoire de viol, de corruption, de détournement de fonds, etc etc. Ils se disent « de toute façon j’ai l’argent, il peut rien m’arriver. Et même si je vais en prison, je serais isolé, j’aurais une super chambre, la tv, un étage pour moi tout seul, tranquille ». Tu trouves ça normal, ces traitements de faveur de ouf que tu donnes à des connards qui le méritent absolument pas ? Tu trouves ça normal que des gens comme Fillon qui a volé 1,9 millions d’euros soit toujours pas en prison ? Et le pire c’est que sur les 1,9 millions, le mec ne va rembourser que 1 million. Les 900 000 qu’il reste, c’est cadeau du Père Noel. Par contre je peux être sur que nous, les Français normaux, si on détourne ne serait ce que 500 euros de n’importe où, on va en prendre dans la gueule, ah ça oui, et personne fera une croix sur un seul centime de ces 500 euros. Nan, c’est pas normal, et ça prouve encore et toujours que quand t’es dans la vie des gens, tu les protèges, que grâce à toi, ils ont des « relations », des passes droits, et que tu passes au dessus des lois totalement. C’est n’importe quoi, t’es pas logique et tu fous les gens dans la haine. Parce que pourquoi tu veux qu’on travaille comme des oufs pour des salaires de merde, qu’on essaye d’être des bons citoyens qui font rien de mal, quand on voit des connards comme ça qui représentent l’état, qui sont censés donner l’exemple, et qui font des trucs comme ça ? Ça donne pas envie. Tu créé tellement d’inégalités et de frustrations dans le monde, t’as même pas idée. Déjà, tu créé des clans : il y a les stars, les pauvres, les riches, les clochards… Et tout ça ça se mélange pas. Les stars, déjà, c’est un monde à part. Ils t’ont toi, et donc du pouvoir : on peut pas les approcher. C’est genre comme si c’était des humains supérieurs et nous, bah des humains inférieurs. Tout ça parce qu’ils ont plein, plein, plein de toi ? Ça aurait pu mais c’est pas ça la raison. C’est parce que toi, tu provoques quelque chose de super fort chez les gens : la jalousie. Une jalousie incroyable, et ça aussi, ça rend complètement fous les gens. Par jalousie, les gens peuvent agresser quelqu’un, le tuer même. Et là ils développent une haine dingue envers quelqu’un qu’ils connaissent même pas. Ça aussi, ça divise les gens, la haine. Enfin, existe-t-il vraiment un vice que tu ne causes pas ? Tu te rends compte que des familles peuvent pas faire plaisir à leurs enfants à cause de toi à Noel ? Que quelque part y a un enfant en train de faire sa liste pour Noel, et que le père va la lire et qu’il va se dire « mais comment je vais faire », parce qu’entre les impôts, le ci, le ça, ils y arrivent pas. Tu rabaisses les gens, tu les humilies, tu les rends tristes, tu les rends malheureux. Ils se sentent comme des merdes à cause de toi, comme des moins que rien. Alors que c’est pas toi qui résume une personne, non, c’est ses valeurs. Etre en bonne santé, avoir l’amour des gens qu’on aime et avoir un toit sur la tête, c’est ça la vraie réussite. C’est pas toi et un coeur tout sec, non, ça c’est de la merde. On est dans un pays où t’es une putain d’obsession de malade pour tout le monde, tout le monde ne jure que par toi, ne pense qu’à toi, ne vit que pour toi, où les gens sacrifient des choses pour toi, sont corrompus pour toi, n’ont plus de morale pour toi, plus d’éthique, sont prêts à trahir pour toi, à foutre des coups de couteau dans le dos pour toi, à mentir pour toi, à tricher pour toi, à écraser les autres pour toi, à tourner le dos à leur famille pour toi, à rabaisser des gens pour faire le buzz. Tout ça pour toi. Il est tant de se réveiller et de revoir ses priorités. Son humanité. La richesse, c’est la richesse de l’âme, la richesse de l’esprit, pas la richesse du porte monnaie.

Chère tv,

Chère tv,

T’en racontes de la merde, ah ça oui. T’es un peu comme un bouche trou en fait : dès qu’on s’emmerde, on pense à toi. C’est marrant comme tu peux donner des émotions différentes. Tu m’as déjà fait pleurer, tu m’as fais rire, tu m’as foutu la haine au point d’avoir envie de te balancer contre le mur. J’avais rendez vous avec toi tous les soirs pour cette série à la con, tu sais. J’avais rendez vous avec toi, et ces rendez vous, je ne les aurais manqué pour rien au monde. Ça a commencé quand je devais avoir 5 ou 6 ans, tu te souviens ? Ça devait être Chair de Poule, ou quelque chose du genre. Enfin, il y en avait plein. On a tous eu ce dessin animé ou cette série qui passait super tôt le matin avant l’école, ou alors après l’école, et on traçait pour être pile poile à l’heure à 16 H 40 devant la télé, pour ne surtout pas rater Titeuf ou Cédric. C’était le bon temps. Et ouais, faut dire que t’y as largement contribué, à ce bon temps. T’avais une emprise sur nous, c’était un truc de fou ! Tu l’as toujours d’ailleurs. Y a qu’à voir à quel point tu nous faisais rêver quand on était gosse. Tu nous envoyait des films ou des dessins animés et nous, dans notre imagination extraordinaire, on avait l’impression de voyager avec toi et de complètement quitter l’appartement. On était dragon le lundi avec Martin Matin, on gagnait la coupe du monde junior avec Olivier Atton le mardi, et le mercredi on allait à la conquête de l’espace avec Ulysse 31. C’était un truc de fou ce que tu nous as apporté. Bah tu sais quoi, c’est jamais parti. Aujourd’hui, ça a rien à voir hein, c’est même carrément débile, mais on voyage toujours autant devant les Marseillais. Bah ouais, tu trouves pas ça à mourir de rire ? Je suis sure que si t’avais une conscience et que tu pouvais parler, tu dirais que c’est carrément abusé. Ils ont plus voyagé que les Totally Spies ces gens là ! Les marseillais à Cancun, les marseillais à Las végas, les marseillais en Thailande… En vrai, j’adore ces trucs là. Je sais, personne aime et tout le monde critique, mais moi ça me fait mourir de rire. Et puis merde, j’aime bien suivre les aventures de Julien et Manon qui en sont à leur 354 ème tromperie et savoir si ils se remettront ensemble ! Tu nous apportes ça aussi : le suspens. On retient son souffle avec toi, on sait pas ce qu’il va se passer, tu nous fais vibrer, trembler, stresser ! C’est délicieux. Je t’avoue que quand je tombe sur les infos, je me dis que t’es quand même une sacrée emmerdeuse. Enfin, ça dépend lesquelles : le JT de M6 est cool, le présentateur ressemble à James Bond, j’aime bien. Mais sur TF1, je m’endors. C’est marrant, c’était carrément ma chaîne préférée quand j’étais petite, avec TFOU et tout, tu te souviens ? Bah maintenant, je la trouve ennuyeuse à mourir. Des fois, je tombe sur tes émissions politiques. Une fois, j’ai essayé de regarder, tu sais. Je comprenais que dalle, je voyais des gens se gueuler dessus, d’autres dormir, d’autres hyper passionnés dans ce qu’ils disaient mais genre à parler que avec des mots scientifiques qu’eux même comprenaient même pas je crois, et puis plein de gens dans l’assemblée lâcher des « ooooh » genre pour dire que c’était de la merde ce qu’il racontait le mec au micro. Je pense que ça représente bien la société : c’est le bordel. Bref, ça m’a gavé et j’ai zappé, de toute façon, j’y comprends jamais rien à ces trucs là et faut dire que ça m’intéresse pas du tout. Tu nous montres assez bien que c’est le bordel tous les jours, c’est pas pour en plus écouter des gens qui polémiquent sur le bordel et qui soit disant essaient d’y trouver une solution alors qu’en fait ils aggravent plus les choses qu’autre chose. Bah quoi, c’est vrai ! A 20 H 45, un jour sur 2 je peux être sûre que tu vas nous balancer « 90 enquêtes », 66 minutes avec pour thème « danger dans les cités à Marseille ». J’ai l’impression que tu cherches à nous passer un message de plus en plus fort pour nous dire que la Terre est dangereuse, que les gens sont dangereux. T’inquiète, on a comprit. Et puis t’as sorti un truc de ouf, et depuis, beaucoup de gens se sont réconciliés avec toi, même ceux qui avaient du mal avec ce que tu passes sur les chaînes habituelles et qui t’avaient un peu abandonné en cours de route. Et j’en fais partie. Oui bah faut dire que tu balançais ton lot de rêves quand j’étais plus petite mais maintenant, bah c’est carrément de la merde tes programmes. Peut être que je les regarde plus avec les mêmes yeux aussi, je ne sais pas. Enfin bref, je parle de quoi à ton avis ? Netflix ! Tu sais que t’as balancé du rêve à beaucoup de gens en faisant ça, tu le sais hein ? Bon, après, t’es pas toute seule sur le coup. Y a le PC qui s’en est mêlé, et le portable aussi. Et ouais, il en faut pour tous les goûts ! J’aime pas cette expression, mais elle passe bien dans ce cas précis. Nan mais sérieux, tu réalises pas le délire que t’as fait quand t’as sorti Netflix ! C’est de la bombe ! Et ouais, je me suis réconciliée avec toi, mais direct ! Et Youtube qu’on peut avoir direct sur la télé, on en parle aussi ? Quelle merveilleuse idée. C’est ouf parce que t’as évolué avec nous, avec nos envies et nos habitudes. Rhalala, c’est beau le marketing. Et puis franchement, on va dire ce qui est : on a tous rêvé d’y être. On a tous rêvé d’être à l’intérieur de toi, et que notre vie bascule à tout jamais. Faut dire ce qui est, t’as changé des vies. Ouais peut être que maintenant, beaucoup voient ça différemment, genre « la célébrité c’est de la merde, t’as plus de vie après », mais enfant, tu nous faisais rêvé, parce qu’on imaginait tous que t’allais nous choisir. Priscillia, Illona Mitrecey… C’est des fossiles ces meufs, mais elles avaient nos âges quand elles ont percé ! Et quand on les voyait, on avait envie d’être comme elles, de chanter comme elles, de danser comme elles, qu’on nous voit comme elles ! Tu les avais bien choisies alors pourquoi pas nous ? Et puis en grandissant, on s’est résignés pour beaucoup. On s’est dit que c’était pas possible, ou alors qu’on en avait plus envie, ou alors que ouais, la célébrité c’est de la merde, que tout est faux dans ce milieu. Y a du vrai et y a du faux dans tout ça. Le problème, c’est que les enfants d’hier, bah aujourd’hui, ils ont peur de leurs rêves, ils y croient plus et ils se disent que de toute façon ça arrive qu’aux autres. Il y a une espèce de magie qui a disparu. Cette magie, elle s’appelle l’espoir. Le problème c’est qu’aujourd’hui, tout est calculé. Hé ouais, on va pas se mentir. Quand on était gosse, il y avait cette espèce de fraîcheur et de spontanéité à la télé, ça se sentait et ça faisait du bien. Maintenant, tout est scénarisé au millimètre pour avoir du clash, du buzz et encore du clash. C’est la tv trash. Plus les gens gueulent, plus on va parler d’eux dans les articles ou les vidéos, plus ils auront de vues, plus on va les voir. Parce que c’est ça qui rapporte de la thune maintenant, c’est la baston, les insultes, les manques de respect, l’humiliation. Ça te choque pas, toi toute cette hypocrisie ? Dans TPMP, ils font H24 des débats sur « est ce qu’on va trop loin à la tv ? », « Faut il du clash pour exister ? », « Faut il être en couple à la tv pour percer ? », mais c’est les premiers à faire du bad buzz tout le temps, avec des chroniqueurs hystériques. Ouais, je suis désolée pour toi, mais t’héberges beaucoup d’hypocrisie. Et moi tu vois ça m’énerve tout ça, parce que je me dis que la toi d’avant et la toi de maintenant, ça a plus rien à voir. La toi d’avant était pure, innocente, tellement authentique ! La toi de maintenant est devenue tellement fausse, tellement agressive, tellement calculée, basée sur la méchanceté, l’attaque et le trash. Les gens se servent de toi pour exister par tous les moyens maintenant, ça fait tellement de peine. En fait à travers toi, ils vendent leur âme au diable, clairement. Ils sont prêts à faire n’importe quoi pour être vus. C’est désolant. Donc ouais, ce que tu proposes maintenant, j’ai du mal. C’est divertissant, c’est sur, mais pour quel public ? Le public d’avant était pur, vu que les médias n’étaient pas tellement présents, il y avait pas internet, donc pas de réseaux sociaux, pas de partages, etc. Les gens d’avant t’allumaient pendant le dîner en se disant qu’ils allaient passer un bon moment en famille devant le Bigdill de Vincent Lagaffe et que ça sera cool ! Ils achetaient télé star, ils entouraient les programmes qu’ils voulaient que tu leur montre. C’était le bon temps. Tu réunissais des familles, c’était beau ce que tu faisais. Maintenant, t’attires quoi ? Des gens qui ont une curiosité malsaine devant des pugilats déguisés en débats. C’est ça maintenant, que tu proposes ? Je peux pas t’en vouloir, t’as évolué avec ton temps, va. Avec le temps, la corruption, le vice, la perversité ont gagné du terrain. T’as prit le train en marche et tu t’es adapté à ce qui fonctionne. Y a qu’à voir ton apparence de maintenant. Quand je t’ai rencontré pour la première fois, t’étais énorme ! J’adorais ça, ça avait un côté tellement rassurant. T’étais ma grosse tv quoi ! Et tu sais, à l’époque, tu faisais même magnétoscope, tu t’en rappelles de ça aussi ? Je mettais une cassette à l’intérieur de toi, une VHS comme on l’appelait, et gloup, tu l’avalais ! Ça me faisait tellement rire, je répétais le même mouvement des dizaines de fois juste pour faire sortir la cassette et la remettre jusqu’à ce que ma mère me gueule d’arrêter et que j’allais te casser. Mais y a rien qui m’amusait plus au monde. Avec le petit bruit quand la cassette sortait, rhalala. Maintenant, tu t’es adaptée au désir des gens, t’es devenue toute fine, tu t’es même incurvée pour plaire aux plus hi-tech ! Après tout t’as pas eu le choix, non, c’est vivre ou mourir, et pour vivre il faut s’adapter. Même si je suis un peu triste de ça, je te comprends, tu sais. Je garde un souvenir ému de toi, de toutes ces années où tu m’as fait rêver devant Code Lyoko, Olive et Tom, Dragon Ball Z, Détective Conan. De toutes ces années où tu m’as inspiré des dessins, des histoires, des suites à tes histoires. Merci pour ça, sans toi je serais clairement pas la personne que je suis aujourd’hui. Et aujourd’hui, bah… Je passe des bons moments sur ton replay, à chiner les télé réalité qui me font tellement rire. Je trouve beaucoup de fraîcheur dans leur conneries, tu sais, et ça me fait du bien. Et puis le reste du temps, quand je passe des moments avec toi, c’est sur Netflix et Youtube, tu l’auras compris. En fait, t’es un peu une boîte à rêve. Quand on a envie de déconnecter et de plus penser à rien, on t’allume, et on sait que t’auras toujours quelque chose pour nous faire du bien.

A tous mes souvenirs avec toi, à ceux d’aujourd’hui et à ceux à venir.